dimanche 6 juin 2010

La chambre noire

  1. Introduction

  2. Une chambre noire, késako ?

  3. Quelques remarques sur l'éclairage

  4. Quel matériel utilise-t-on pour tirer des photos ?

  5. Combien ça coûte ?

  6. Est-ce que moi aussi je peux le faire ?


1. Introduction

  • Quelle est donc l'étrange raison pour laquelle les timbrés qui s'enferment dans une chambre noire l'éclairent avec une ampoule de lumière rouge ? Pourquoi toujours en rouge ? Pourquoi pas du vert, du violet, du bleu, un peu de fantaisie que diable !

  • Comment font-ils pour passer d'une petite image de quelques millimètres de grandeur sur un négatif à une image de la taille d'une carte postale (ou plus) sur une feuille de papier ?

  • Quel matériel dois-je acquérir pour me lancer dans l'aventure d'un laboratoire où je mettrai mes propres photos sur papier ?

  • Combien ça ve me coûter ?
  • Est-ce que tout le monde peut le faire ?

  • ... ?

Nous allons vous proposer au travers de cet article des réponses à ces questions et à d'autres que vous vous êtes déjà certainement posé.

2. Une chambre noire, késako ?

Une chambre noire est une pièce close (comprenez sans fenêtres apparentes) où la lumière (qu'elle soit du jour ou artificielle) est absente.

C'est donc un endroit entièrement hermétique aux rayons lumineux où l'on va pouvoir “faire passer” nos images négatives (comprenez celle situées sur le négatif) sur la feuille de papier.


3. Quelques remarques sur l'éclairage

Pourquoi ne peut-il y avoir de lumière dans cette pièce ?

Simplement parce que le papier photographique tout comme un négatif photo est constitué d'une couche d'émulsion ultra-sensible à la lumière (qu'elle soit naturelle ou artificielle.)

Si l'on expose le papier à une source de lumière non régulée dans le temps et l'intensité, la couche d'émulsion qui le compose va réagir anarchiquement à la lumière.

Si l'on développe cette feuille dans un bain de révélateur, on obtiendra une feuille complètement noire.

Oui mais pourquoi au juste ?

Comme nous l'avons déjà écrit plus haut, le papier est constitué d'une couche d'émulsion qui lorsqu'elle est chatouillée par la lumière produit une réaction chimique.

Les cristaux d'argent (composants essentiels de l'émulsion) réagissent avec la lumière pour former des cristaux d'halogénure d'argent.

Lorsqu'on développe cette image dans un bain de révélateur, ce dernier élimine les cristaux d'argent qui n'ont pas réagi avec la lumière et on obtient sur le papier une image nette et distincte. (Seulement si bien sûr, on a exposée l'image sous un agrandisseur pendant une période de temps et une intensité contrôlées.)

Voilà pourquoi il ne peut y avoir de lumière dans un laboratoire, la papier y est tellement sensible que la moindre exposition induit la réaction chimique.

On ne peut donc exposer les feuilles à une lumière non régulée sans risque de voiler* le papier et de le rendre inutilisable.

Soyez donc toujours très attentifs dans le laboratoire à toujours refermer vos boîtes avant de sortir ou d'allumer la lumière.

Quand on sait ce que coûte une boîte de feuilles, on a généralement beaucoup de peine de devoir la jeter suite à une erreur de manipulation.

*Se dit d'une feuille qui a été involontairement exposée à des rayons lumineux et qui est inutilisable pour faire un tirage.

Pourtant je ne suis pas fou/folle, les laboratoires photographiques sont éclairés en rouge ... Quel est ce prodige ?

Cela n'a rien d'un prodige, c'est simplement l'exception qui confirme la règle.

Une petite explication scientifique est de rigueur, le papier est sensible à la lumière visible mais pas sur tout son spectre.

En l'occurrence la longueur d'onde de la lumière rouge est si longue que l'émulsion du papier n'y réagi pas, ou alors très peu.

C'est pour cela qu'on peut éclairer les laboratoires en rouge sans risque de voiler le papier.

Ceci est uniquement valable pour le tirage des photos noir et blanc. (Sur du papier orthochromatique.*)

Cette lumière est appelée “inactinique”, elle peut se décliner du rouge au jaune/vert.

Ce sera à vous de choisir la façon d'éclairer votre laboratoire, certaines personnes préfèrent les lampes ambrées jaunes/vertes d'autre les lampes rouges. (Question de confort et de point de vue.)

* Se dit du papier qui n'est pas sensible à toutes les couleurs, à l'inverse du panchromatique utilisé pour le tirage couleur, donc régissant à toutes les couleurs du spectre lumineux.


4. Quel matériel utilise-t-on pour tirer des photos ?

Listons le matériel nécessaire (liste non exhaustive) puis détaillons :

* Une boîte de papier et des négatifs exposés

* Un agrandisseur avec un passe vue

* Un margeur

* Un jeu de filtres multigrades

* Un compte-pose

* Une loupe de mise au point (dit Scoponet)

* Des produits de révélation (révélateur, bain d'arrêt et fixateur)

* 3 ou 4 cuves pour le traitement de l'image et des pinces

* Une bonne paire de ciseaux et un marqueur

* Un chronomètre

* Un tablier (les produits font de vilaines taches qui ne partent pas, même en frottant avec du savon de Marseille, qu'on se le dise)




Qui est quoi et qui fait quoi là-dedans ?

Nous pouvons supposer que vous avez compris à quoi servent le papier et les négatifs.



















L'agrandisseur

C'est une grosse loupe qui fonctionne exactement sur le même principe qu'un projecteur de diapositives, sauf que l'écran sur lequel on projette l'image est remplacé par une feuille de papier qui réagit à la lumière.

Son fonctionnement est très simple, on insère une image négative tête vers le bas (tout est inversé en photo) dans le passe-vue (porte-négatif qui ne laisse la lumière traverser qu'une vue à la fois) et on la projette agrandie sur le margeur.

Par un jeu de soufflet et de manivelle qui font varier la hauteur de la colone (bras mobile où est fixé la tête projeteuse de l'agrandisseur) on change la rapport d'agrandissement du négatif (donc sa taille.)

L'agrandisseur possède tout comme votre appareil photo un objectif qui laisse passer plus ou moins de lumière suivant que son diaphragme est ouvert ou fermé.

Cela permet de jouer sur la durée de l'exposition du papier et la netteté du tirage.

Car comme pour votre objectif photo, plus on ferme, plus la profondeur de champ augmente et plus le piqué (la netteté) de l'objectif devient bonne.










































Le margeur

C'est un cadre gradué qui sert à délimiter la taille de l'image agrandie (qu'on règle en se basant sur la taille du papier ou suivant la taille souhaitée) et où l'on projette l'image à tirer.



































Les filtres

Ce sont de fines feuilles plastiques (appelées aussi gélatines) colorées qui sont utilisées pour jouer sur le contraste du tirage.

Un filtre 00 donnera un tirage doux (il a une teinte claire) alors qu'un filtre 5 donnera un tirage très contrasté (il a une teinte très foncée.)

























Le compte-pose

C'est la minuterie qui règle le temps que la lumière vient frapper le papier pour avoir une image correctement exposée et visibile (c'est à dire pas une feuille toute noire.)

Une fois que l'image a été projetée sur le papier (donc à la bonne taille, avec le bon temps et le contraste voulu, qu'on règle via les filtres qui renforcent le côté doux ou dur du tirage), on doit révéler la feuille de papier dans le bain de révélateur.












































La loupe demise au point

Elle sert à vérifier la mise au point de l'image sur le margeur, on l'appelle aussi Scoponet. (Nom du produit chez Paterson, la plus facilement utilisable et fiable.)













Les produits de révélation

Ils sont au nombre de trois. Il y a le révélateur, le bain d'arrêt et le fixateur.

Chaque tirage une fois exposé est révélé suivant la séquence suivante : révélateur/bain d'arrêt/fixateur/lavage.

Quels sont leurs rôles respectifs ?


Le révélateur papier est souvent composé d'hydroquinone et autres substances chimiques qui vont éliminer les cristaux d'argent qui n'ont pas réagi à la lumière.

Ce produit va donc révéler l'image encore invisible consécutive au passage sous la lumière de l'agrandisseur.

Ne restera plus que les cristaux d'halogénure d'argent, ceux qui forment l'image visible qui va apparaître petit à petit sur la feuille.

Une bonne révélation pour un papier RC oscille entre 1'30'' et 2'. (Il faut laisser monter les noirs.)

Pour un papier Baryté, compter environ 2'30'' car l'image est beaucoup plus lente à apparaître et les noirs à monter.


Le bain d'arrêt est la substance qui va arrêter le processus de révélation.

Il est souvent composé d'eau et de vinaigre blanc (du vinaigre de cuisine), mais beaucoup n'utilisent simplement que de l'eau.

La principale utilité de ce bain est de ne pas polluer le bac contenant le fixateur avec du révélateur.


Le fixateur enfin est le produit qui enlève au papier sa sensibilité à la lumière. C'est le même que celui utilisé pour les films photos noir et blanc.

Un bon fixage oscille entre 2'30''/3' pour un RC et 3'30''/4' pour un Baryté.

Après tout cela fini, il faut rincer le tirage sous l'eau (une eau continuellement renouvelée.) Le lavage permet d'éliminer les traces de fixateur et de révélateur présentent sur le papier.

On peut le faire dans un évier en y laissant le tirage sous le robinet ouvert.

5' de lavage suffisent pour un tirage RC, bien penser à passer le tirage sous le fielt du robinet à la fin de la séquence pour éliminer les dernières impuretés.

Il faut compter une heure de rinçage pour un Baryté, il existe des solutions pour ne pas avoir à attendre aussi longtemps, ni à rester sous le robinet.


Les ciseaux, marqueur et chronomètre sont des outils qui nous seront utiles pour réaliser le tirage, on en reparlera dans un autre article, qui sera consacré à la pratique de ce tirage noir et blanc.

On verra aussi qu'il existe d'autres outils qui peuvent se révéler très utiles (tireuse contact, chiffon antistatique, radio, etc ...)



5. Combien ça coûte ?

Le matériel cité plus haut peu assez facilement se trouver en occasion, en tout état et à tous prix.

Un agrandisseur peut se négocier entre 25€ et 200€ voir plus suivant son état mais beaucoup de personne s'en débarassent gratuitement car cela prend de la place. (Marque réputée Durst.)

Vous trouverez assez souvent des labos complets (agrandisseur, ampoules, cuves, margeur, ...) pour moins de quelques euros.

Les produits ne coûtent pas excessivement chers (10€/15€ pour 1l de révélateur et 10€ pour 1l de fixateur.)

Ce qui coûte le plus cher est incontestablement le papier, puisque qu'une boîte de 50 feuilles 24x30 cm RC coûte environ 55€ et une boîte de 50 feuilles 13x18 cm RC, environ 30€.

On peut donc se lancer dans le tirage noir et blanc pour un budget moyen de 150€/200€ voir moins si on fait une bonne affaire pour le labo.



6. Est-ce que moi aussi je peux le faire ?

Il ne faut pas être surdoué(e) pour tirer ses photos soi-même, juste être passionné(e) et patient(e).


mardi 18 mai 2010

Premier développement d'un négatif noir et blanc

First release :
http://blog.guillaumebiesse.com/premier-develloppement-dun-negatif-noir-et-blanc/
Tue, 29 Apr 2008 12:28:39 +0000


Si vous avez des remarques, n'hésitez pas, c'est article n'est pas figé et peut être mis à jour. Envoyez moi un mail ou laissez votre remarque en commentaire, elle sera prise en compte au prochain Update.
Article au format PDF
Plan
  • I Introduction
  • II Pré-requis
  • III Matériel
  • IV Procédure
  • V Pour aller plus loin
  • VI Ressources complémentaires
  • VII Anecdote Labo
  • VIII Quelques règles pertinentes
I. Introduction

http://img159.imageshack.us/img159/7055/26731794ag0.jpgDévelopper un négatif noir et blanc n'est pas compliqué en soit, c'est surtout l'idée qu'on s'en fait. De plus vous n'attendrez plus que le photographe vous rende vos négatifs, vous développerez avec précision en fonction du résultat que vous voulez obtenir. Vous développerez en fonction de la sensibilité de votre pellicule avec un révélateur approprié. Il faut savoir que les laboratoires professionnels développent vos négatifs dans une soupe infâme et que vous n'aurez aucune difficulté à égaler leur résultat (je suis gentil là, vous ferez largement mieux avec un peu d'expérience). Vous ne ferez plus jamais face a votre photographe qui vous annonce qu'il a malencontreusement massacré vos négatifs, mais qu'il est prêt à vous donner une pellicule neuve en échange...


J'ai appris seul dans le noir, en faisant des conneries, mais en m'acharnant. Je propose donc cette procédure pour un débutant qui souhaitera développer son premier négatif. Une fois la procédure assimilée, et avec les liens en pieds de page vous serez en mesure de développer tous types de négatif noir et blanc.


II. Pré-requis

Vous êtes prêt?

Je vous conseille de vous mettre au calme, d'enfermer le chien et les gosses dans le salon devant la télé, d'envoyer votre femme au théâtre avec ses copines, de débrancher le téléphone, d'éteindre votre téléphone portable (le top c'est quand il s'allume alors qu'on est assis est dans le noir en train de mettre en spire, sensations garanties !), sortez fumer une clope, avalez un whisky, enfilez vos plus belles charentaise, et c'est parti.


III. Matériel

Pour procéder à votre premier développement, il ne vous faudra pas grand chose (entre 30€ et 100 € en fonction de vos fournisseurs).

  • 1. Un ensemble Cuve, spire
  • 2. Un thermomètre
  • 3. Deux éprouvettes graduées. (Une de 600 ml graduée tous les 50 et une de 80ml graduée tous les 20)
  • 4. Du révélateur (Le Ilford LC29 me parait le plus approprié pour débuter, peu onéreux, il vous permettra de vous faire la main à peu de frais)
  • 5. Du fixateur (Ilford RapidFixer étant un des plus connu)
  • 6. Du gros scotch Shaterton marron (qui a deux utilités; la première, bayonner et ligoter les gamins, la seconde, rendre étanche a la lumière la porte de la pièce qui vous servira de labo)
  • 7. Deux grosses pinces à papiers (genre pour pincer un tas de documents)
  • 8. Deux trombones (vilement volés au bureau avec les pinces précédentes)
  • 9. Un décapsuleur (Je prendrais très mal le fait qu'il vous faille en acheter un...)
  • 10. Votre photophone multifonction de g33k qui ne servira que de chronomètre.

http://img162.imageshack.us/img162/1008/49067494ve1.jpgJe n'ai pas d'action chez photostock, libre a vous d'acheter votre matériel ou vous voulez (même chez votre photographe de quartier, le mien vend du matériel de labo). Un autre bon magasin en ligne selsdargent.


Ce sont les 5 éléments que vous serez sans doute forcé d'acheter au début. Ensuite vous compléterez votre ensemble de matériel au fur et à mesure que vous développerez en grande quantité ou des films d'autre dimension.



IV. Procédure
Opération 1 :
Mise en spire.

Préalable : Une fois la porte refermée (A CLEF !!!!!!) derrière vous, prenez une gorgée de bière (A oui, prenez une bière, on est peut être là, assis dans le noir pour un moment), attendez quelques secondes que vos yeux se soit habité au noir, et retournez vous pour vérifier qu'aucune lumière ne passe par les jointures de la porte. Une serviette au sol comblera le jour et stoppera le rai de lumière, pour les jointures verticale, faite ca au Shaterton ou au scotch de peintre. Eteindre la lumière dans la pièce de l'autre coté de ladite porte peut suffire.

C'est l'opération la plus délicate, le seul moment vraiment risqué ou vous risquez de détruire irrémédiablement le négatif. Mais avec quelques précautions, il n'y a aucun risque. Et quand bien même vous n'arriveriez pas a mettre le film en spire, vous pourrez au moins le mettre à labris de la lumière pour que quelqu'un d'autre le mette lui même en spire ou que vous puissiez réessayer plus tard, une fois reposé.
L'opération s'effectue dans le noir total. Pour ce faire il vous faut une pièce sans fenêtre, mettez une serviette au sol pour empêcher la lumière de passer sous la porte et asseyez vous dos a celle ci.
En tailleur par terre et étalez autour de vous les objets dont vous aurez besoin. Un ouvre boite, votre pellicule, une paire de ciseaux, la spire, le tube central, la cuve et son bouchon. Ouvrez la pellicule (décapsulez la comme une bière du coté ou il n'y a pas l'ergot), sortez délicatement la pellicule et coupez l'amorce. Taillez les angles en biseau pour faciliter le glissement (conseillé).
Insérer la dans la spire en le tirant par l'extrémité, c'est plus facile que de la pousser. Puis commencer à faire pivoter alternativement la spire sur son axe, en évitant de faire le mouvement complet. Mieux vaut faire plein de petit mouvement que peu de mouvement de grande amplitude (il y a plus de risque de coincer la pellicule). Si la pellicule se coince, tirez la un peu en arrière et recommencez a la faire avancer. Sinon, ressortez le complètement et recommencez.
Une fois enroulée complètement, passer le tube dans le trou central de la spire, et mettez-la dans la cuve. Placez l'entonnoir dessus et fermez-la. Vous avez fait le plus dur vous pouvez allumer.

Astuce : Si vraiment il y a un problème mettez la pellicule dans la spire, fermer la et remettez le capuchon. La pellicule étant à l'abri de la lumière vous pourrez allumer la lumière.

Nota 1: C'est l'étape la plus difficile, et même avec de l'expérience il arrive de galérer quand même. La seule chose à faire est de rester calme et de ne pas être pressé. Il m'est arrivé de passer 10 minutes à mettre UNE pellicule en spire (elle m'en voulait sans doute). Il faut surtout faire des mouvements lents et doux pour ne pas abimer le négatif.

Nota 2: L'emploi de gants type "chirurgicaux" est une très bonne idée pour éviter de mettre des traces de doigts sur le film quand vous commencerez à vous énerver dans le noir.


Pour vos développements ultérieurs, pensez a surtout bien nettoyer les billes des la spire (elles doivent glisser parfaitement et se déplacer toutes seules) sans quoi vous risquez d'avoir des problèmes pour la mise en spires. Deux outils pour nettoyer les billes :
  • Une aiguille
  • Une vieille brosse à dent

Opération 2 :
Le pré mouillage.

Le pré mouillage sert à retirer la couche antihalo sur la pellicule et à mettre a
Température le film. De plus, la gélatine s'imprègne d'eau, et il y a moins de
Risque d'avoir un développement non-uniforme plus tard. En 135 (pellicule 24x36) cette étape n'est
Pas obligatoire, mais autant prendre les bonnes habitudes des le début. Une pellicule 120 (moyen format) à une couche antihalo qui part lors de cette opération, vous verrez que l'eau ressort bleuie (quoi que ca dépende des pellicules) de la cuve.
Remplissez la cuve d'eau agiter quelques secondes videz la. Remplissez la a
Nouveau, et renverser la de nouveau (en général je laisse le film dans l'eau une
Petite minute le temps de préparer le révélateur).

Opération 3 :
Préparation du révélateur.

Le LC29 se dilue à 1+29 à bain perdu. Explication :
On parle d'emploi à bain perdu quand on ne réutilise pas le révélateur. On le jette après développement. 1+29 étant une forte dilution, le révélateur est trop affaibli après un développement pour pouvoir être réutilisé.
1+29 signifie que l'on met 1 volume de révélateur dans 29 volumes d'eau. Pour développer une pellicule vous aurez besoin de 400 ml de bain, soit : 400/30=13.3 ml de révélateur. Remplissez votre éprouvette avec 14 ou 15 ml de LC29. Faite couler l'eau de votre robinet et mesurer la température pour obtenir 20° (en jouant sur l'eau chaude et l'eau froide), puis, remplissez votre éprouvette qui contient le révélateur jusqu'à
400 ml. Verser l'eau par dessus le révélateur pour uniformiser le mélange.
Videz la cuve qui a été remplie d'eau (lors de l'opération 2) si ce n'a pas déjà été fait.

Opération 4:
Révélation.

Versez rapidement votre éprouvette graduée dans la cuve et lancez le chrono. Frappez la cuve deux fois (doucement hein? :D) par terre ou sur une surface dure, bien à plat, pour faire remonter les bulles qui auraient pu se coller au négatif. Ilford recommande d'agiter la cuve 10 à 20 seconde par minute durant tout le développement. Suivez les recommandations d’Ilford, au moins les premières fois.

Opération 5:
Fin du développement; Bain d'arrêt.

Arrivé à la fin du temps, videz la cuve puis remplissez-la d'eau. Secouez-la, puis videz-la. Recommencez 2 fois, puis laissez la dans levier à l’ envers pour quelle s'égoutte. Certain utilisent du Ilfostop et assimilés, d'autre un peu de vinaigres etc. A vous de voir et de décider plus tard.

Opération 6:
Fixage.

Préparez votre solution de fixateur (Ilford Rapid Fixer) à 1+9 avec une eau à 20° comme pour le révélateur. 40 ml de fixateur, 360 ml en eau à 20°. Frappez la cuve comme précédemment, inutile de l'agiter pour cette étape.
Videz l'éprouvette dans la cuve et chronométrez 5 petites minutes.

Nota 1: Procédure de validation/préparation du fixateur si vous en avez préparé une grosse quantité (Il est tout à fait possible de préparer 2 litres de fixateur pour n'en utiliser qu'une partie à chaque fois et remettre le fixateur usé avec le reste).
Récupérer un bout de film usage, non développé que l'on appellera amorce. Vider un peu de la préparation dans le bouchon de la bouteille qui contient votre fixateur. Plongez l'amorce dedans et chronométrez le temps nécessaire pour quelle deviennent transparente. Multipliez ce temps par 2, si le temps calculé dépasse les 6 minutes, jetez le fixateur et préparez-en à nouveau. Sinon, utilisez ce temps comme durée d'immersion de votre film dans le fixateur testé.

Nota 2: Personnellement je conserve mon fixateur dans une bouteille en verre et j'ai une technique très simple. Si je ne me rappelle pas quand j'ai préparé ce fixateur, ou combien de film ont été fixés avec, je m'en débarrasse et en prépare de nouveau. Je traite 5 films avec ma bouteille, et terminé.

Nota 3: Si un jour (çà arrivera forcément) votre film ressort violet/bleu/rose, pas de panique. C'est juste que la fixation est incomplète. Jetez votre ancien fix' et préparez en un neuf. Recommencez le fixage depuis le début ainsi que le rinçage. 

Opération 7:
Lavage.

Videz la cuve, et remplissez-la d'eau. Retournez-la 5 fois, puis videz-la.
Remplissez-la, retournez-la 10 fois, puis videz la.
Remplissez-la, retournez-la 15 fois, puis videz la.
Remplissez-la, retournez-la 20 fois, puis videz la.

Note 1 du p0ulp sauvage : Remplir la cuve d'eau à nouveau et laisser le film tremper 5-10 minutes. Renouveler l'opération une fois.

Note 2: Un dernier rinçage peut être fait avec une goutte d'agent mouillant (trouvable chez tous les bons vendeurs de matériel photo). Ils permettent une évacuation de l'eau excellente du film lors de sa suspension et supprime les gouttelettes résiduelle sur le film. En cas d'eau très calcaire, ce rinçage final peut supprimer tous les problèmes, notamment s'il est associé à l'emploi d'une eau déminéralisée.

Opération 8:
Séchage.

La c'est très fun. Puisque vous n'avez surement pas de sécheuse à négatif, on fait ça à la main. Récupérez un trombone ou deux, c'est mieux, que vous plierez en forme de crochet. Récupérer aussi une (ou plusieurs ça servira plus tard quand vous développerez vos négatifs par 4) pince a papier (les grosses en acier qui pincent fort, on en trouve des petites chez Ikea pour suspendre des photos avec plein de couleurs qui égaieront votre salle de bain).
Réglez l'eau de la douche sur brulant, et arrosez les parois de celle ci pour faire plein de vapeur, elle plaquera les poussières au mur. Une fois fait, sortez le négatif de la spire avec précaution et suspendez-le au dessus du bac de douche en le tenant par les bords. Enfilez les deux crochets trombones dans les deux derniers trous (du bas) de la pellicule et servez vous en pour y accrocher vos clefs (ou autre chose si vous voulez conserver la possibilité de quitter votre habitation). Ne touchez surtout pas le plat du négatif. A ce stade l'émulsion et la gélatine sont très vulnérable, il ne faut surtout pas qu'il touche quoi que ce soit.
Une fois le négatif pendu a ses agrafes accrochées ou vous voulez et lesté, sortez de la salle de bain et fermez bien derrière vous (ça serai dommage que le chat aille se promener contre votre film). Retournez-y dans 2 heures une fois que le négatif est parfaitement sec.

Deux risques majeurs :
- Une poussière se colle au négatif et sèche dans la gélatine (malgré toutes les précautions il y en aura toujours, mais entre quelques poussières, et un négatif massacré il n'y a qu'un pas). Tout est rattrapable me direz vous, mais bon, un négatif propre c'est du temps gagné au tirage ou au post traitement.
- vous avez rayé le négatif et la gélatine en séchant conserve cette rayure à vie. Ou plus drôle, la version Sherlock Holmes, vos empreintes digitales sont imprimées a vie dans le négatifs (problème fréquent).

Note: L'idéal à ce stade est d'avoir une paire de gant type "chirurgicaux".

V. Pour aller plus loin
Différents types de révélateurs
Il existe une quantité incroyable de révélateurs différents sur le marché. Limitez vous à l'utilisation de 3 ou 4 d'entre eux pour apprendre à les connaitre.
Certains comme le Rodinal sont très "violent" et font monter le grain rapidement. Ils offrent néanmoins une accutance élevée. Ils sont déconseillés pour des pellicules poussées si vous ne voulez pas de monté de grain.
Et d'autres comme le Microphen ou l'Emofin permettent de limiter et contrôler cette montée même pour des pellicules très poussée (3200 voir 6400 Isos). Ils sont très utiles pour des photos prises la nuit par exemple. Inconvénient, ils ont une accutance bien plus faible.

Température et développement
Développer à 20° n'est pas une obligation, vous pouvez développer jusqu'à 28° (j'ai fait l'essai sur une Trix400 à 800 Iso, ce n’est pas beau, mais c'est possible). Il faut simplement appliquer une correction au temps en fonction de la température. Les notices des révélateurs renseignent sur les allongements ou raccourcissement de temps à observer pour obtenir un développement correct. Développer un film à plus de 23° est déconseillé si vous ne voulez pas avoir un grain trop présent.

Agitation et développement
Une agitation violente donnera un négatif très contrasté, voir bouché dans les ombres.

Le contraire est valable aussi, pour une pellicule très poussée (TriX400 exposée à 3200 Iso) il vaut mieux ne pas trop agiter la cuve pendant le développement au risque d'avoir des noir trop denses.

Concentration de révélateur et développement
Attention, utiliser un révélateur en forte concentration peut avoir des inconvénients. Notamment celui de faire monter le grain des pellicules. Plus le révélateur est concentré et plus la révélation est rapide. Plus elle est rapide plus le grain est présent. Pensez-y.

Réutilisation des fixateurs et révélateurs
Dans cette procédure, le LC29 est utilisé a une concentration très faible (1/30e). Après un développement, la solution n'est plus assez efficace pour convenir à un deuxième développement. Donc il faut s'en débarrasser et en refaire pour développer d’autres films.
On peu utiliser les révélateurs a des concentrations plus importantes ce qui permet de développer plus d'un film avec. Pour prendre l'exemple du Rodinal que j'utilise fréquemment, on peut le diluer à 1+25 et le réutiliser plusieurs fois. En général je me limite à 3 fois, en augmentant de 10% le temps du deuxième développement et 20% le temps du troisième.
Concernant le Fixateur on peut le réutiliser autant de fois que l'on veut en appliquant un test avant chaque réutilisation. Récupérez l'amorce que vous avez coupée pendant la mise en spire, et mettez-la dans le fixateur. Regardez combien de temps elle met à devenir transparente, vous aurez ainsi un temps de base pour le fixage de la pellicule que vous développerez. Majorez un peu le temps pour être tranquille.
Si un jour, vous sortez un film violet/rose de la spire, c'est que le temps de fixation était trop court ou que le fixateur était trop usé. Refixez et relavez votre pellicule.

Contrôle de la température de l'eau
Le bain marie réfrigéré (pour les développements long (+ de 10 minutes)) ca nécessite de rester à coté de la cuve tout le long. Ca sert surtout en été quand il fait 30° dehors...
Il faut préalablement mettre une bouteille d'eau remplie d'eau au congélateur. Une bassine de ménage ou un seau fait l'affaire. On rempli d'eau froide la bassine, et on y met le bloc de glace. De la sorte j'arrive à avoir une eau à 15°.
On lance le dev et on laisse la cuve flotter dedans avec un thermomètre plongé. Je plonge le thermomètre 20s puis regarde si je tombe à 19° je ressort la cuve. Une fois à 20,5-21° je la replonge. Ca fonctionne très bien, par contre c'est une activité exclusive et fastidieuse.

Nota : Vous pouvez mettre vos préparations dans des bouteilles et les mettre dans la bassine, pour abaisser les températures.

Comme le jaune
Quand il fait entre 19 et 25° pour un temps de développement inférieur à 10 minutes.
L'eau chez moi sort à 23-24° (4eme étage d'un immeuble, il faudrait que je vide toute la tuyauterie pour avoir une eau a 20°). Je prépare 800ml d'eau et met un premier glaçon dedans (le même que celui qu'on met dans le jaune). La température chute à 21-22°. Un deuxième et elle tombe a 19°. 19° c'est suffisant, je lance le dev sans modifier les temps, la température du bain augmente pendant la révélation pour finir a 20-21° (a cause de la température de la cuve).

Au frigo
Mettre le bock d'eau au frigo avec le thermomètre dedans. En général je mets 5-10 min pour passer de 22 à 19°.

De manière générale
Si vous avez une eau froide (15-18° comme au labo quand j'y vais), c'est bien plus facile de contrôler une montée en température en ajoutant de l'eau chaude au filet que de faire baisser la température d'un bain. Nota, le pré-mouillage doit se faire a la même température que celle du révélateur. Pour le fixateur ca n'a pas d'importance, il peut être 3-4° au dessus du revelo ca n'influe pas (çà accélère la réaction, c'est tout).

VI. Ressources complémentaires
  • -Devchart:
    Charte de développement noir et blanc regroupant un nombre de combinaison pellicule/exposition/révélateur impressionnant. Excellent quand vous développez pour la première fois une combinaison.
    http://www.digitaltruth.com/devchart.html
  • - Reeltime :
Idem que Devchart, mais en mieux. Des commentaires, des appréciations voir des images permettent de juger du résultat à l'avance.
  • - 35mm compact :
Forum dédié au film argentique noir et blanc.
  • - Galerie photo :
Portail dédié a la photographie grand format, une mine d'or.
  • - HFR - Photonum :
Forum de g33ks que l'on ne présente plus, recueil d'infos très techniques pour qui sait chercher.
  • - HFR - Labo alternatif :
Idem que précédant, mais pour les chimistes.
  • - Le pirate table de temps :
Quelques tables de temps.

VII. Anecdotes labo :

Ok, devant moi j'ai une spire 120, une cuve pour une spire, le couvercle l'entonnoir bizarre des jobo, le ciseau.

Noir.

Je me dirige vers le plan carrelé, Boom, coup d'épaule dans la cloison agrandisseur/chimie. Ok, pas grave, le rouleau 120 il est où? Ok je l'ai en main. Le ciseau. Et merde le ciseau... Le ciseau... Ok, trouvé. Couper cette bande qui retient le néga. Merde et pourquoi je me suis tant appliqué à la coller comme ca moi..? Ca doit être ca dont parlaient p0ulp et Cygne.
Bon, c'est déchiré espérons que j'ai rien détruit.
Je coupe le bout, deux biseaux à 45°, trop facile, j'suis le roi du MF. On engage dans la spire. Putain, ca vrille, ca plie... Les billes, elles coincent, salope de billes, je ressors tout, réengage, rien à faire ca coince au bout de 10 cm. Recommence encore une fois. Putain, la même, matos de merde ici.
Ok les autres spires pendent le haut à droite. Bon, j'en choppe une de la main droite, lâche pas le film de l'autre main, des fois qu'il lui prenne l'envie de jouer a tarzan.
Deuxième spire, yaisse, ca s'engage au poil. Rapide et court, sinon j'vais la coincer aussi.
Oh non, encore un pli... Aller redresse toi. Pas moyen, ca craque, c'est le moment de la ressortir avant de tout arracher. 
Je ressors tout à nouveau, ré-enroule le film, calme toi, ca fait que 10 minutes que t'es dans le noir.
On ré engage. Ok tout doux, on y va nikel, ca va mieux que tout a l'heure, j'ai bien fait de recommencer. C'est quoi s'te saloprie qui colle la? 
Y'a un pli? Non, mais merde du scotch au milieu du néga ils sont cons les mecs. P'tain, y'a un truc qui se détache... Concentre toi a pas sortir le néga des rails. Bon j'arrache le truc, pose-le à coté. On verra.
Ok ca s'enroule, Spire ok !
Direction la cuve.

Bon et ce truc c'est quoi? 
Tâtonne, tâte, touche... On dira un deuxième neg.
Le téléphone s'allume parce qu'on m'appelle. Je le jette dans un tiroir je referme.
Bon c'est quoi ca? Ce n’est pas trop long... Bon, pas grave, y'a une deuxième spire, j'engage, visse, oscille, c'est nettement plus facile que la première. Y'a surement un truc qui m'échappe.
Bon, la cuve est trop petite. Parmi les cinq sur l'étagère doit y en avoir une de bonne. Tâtonne encore... Ok, en taille ca doit être bon. Le tube, et merde il est ou le tube... 5 min plus tard... Dans l'évier évidement.
Okay 2 spires loaded, tube en place, on met l'entonnoir on referme, on allume. 

Bon, la devant moi s'étendent tous les récipients du labo2 renversé en bordel. Je range un peu. Je sors le cahier des temps de révélation.
1h pour du 3200zizos dans du Rodinal 1+100. Pour être un peu plus contrasté, je m'autorise une folie 12 cl au lieu de 10.
Aller on envoie la sauce. Evidement y'a pas de thermomètre ici. Pourquoi je n’ai pas emmené le mien...
Bon ok, l'eau à l'air moyennement chaude ca doit être 20°.

1h plus tard, je decouvrais qu'il y avait un papier à décrocher du néga avant de la mettre dans la spire et que du coup le vrai négatif était sur la deuxième spire.
De plus, l'écran d'un téléphone qui s'allume même 1 seconde (le temps de le balancer dans le tiroir), bah sur une pellicule à 3200 isos ca ne pardonne pas.
Moralité, 4 photos on survécues sur 12...

IV. Quelques règles pertinentes:
-         Veiller a ce que le chat ne fasse pas une infiltration Ninja dans la salle de bain avec vous et joue dans le noir avec le négatif que vous essayez de mettre en spire (Sebcaillou)
-         Eteindre « le truc clignotant de la machine à laver » (Bartaban)
-         Eteindre le chargeur de la brosse à dent électrique (Oms7)